A lire, a relire, se souvenir : Lipstick Traces de Greil Marcus qui consacre tout un chapitre sur ces années de plombs et sur Michael Jackson en particulier.
31.1.06
28 years party people ( 1980-1984 )
A lire, a relire, se souvenir : Lipstick Traces de Greil Marcus qui consacre tout un chapitre sur ces années de plombs et sur Michael Jackson en particulier.
27.1.06
28 years party people
Toutes ces soirées passées que j’ai plus ou moins loupé. Mon dieu, tout ce Champagne, toute cette cocaïne que je n’ai pu m’enfiler. C’était hier encore. Je n’étais pas encore tout à fait prêt et pourtant mon périple à travers les années 80s, la musique et la hype de l’époque avait déjà commencé. Trop jeune pour m’inscrire en maternelle, j’occupais mon temps en étudiant les effets de l'absinthe sur le foie ou en scrutant les nouveaux horizons festifs. C’est à New-York, que tout a commencé, mais cette fois-ci j’y étais. Je fus attiré par un tract coloré trouvé au bord de l’Hudson River alors que je finissais ma nuit, perdu parmi les hangars de la 14th Street. Des chiffres, un logo et je fus aspiré par les prémices de la disco au Studio 54. Cela faisait quelques mois déjà que cette boite avait ouvert, mais n’ayant moi-même que quelque jours vous pourrez me pardonner de ne pas avoir assisté à son ouverture. Enfin peu importe, car ma précocité et ma taille ont vite fait de moi la curiosité de la boite. Steve Rubell m’appelait sa "mascotte". J’étais un peu gêné, mais j’avoue avoir pourtant pris un certain plaisir à me déhancher sur le duo Giorgio Moroder/Donna Summer. Mes couches faisaient sensations. La mégalomanie galopante et les coups bas qui infestaient la boite ( alcool et cocaïne, c’est un peu comme un mariage foiré : pour quelques minutes d’extases ce sont de longues années d’égarement, d’ennuis et d’engueulades. ) ont été fatales à ce haut lieu de la hype de l’après CBGB's. Sous prétexte que le club était réservé aux adultes, je me faisais refouler deux semaines après pour la soirée du nouvel an. Foutaise Niles Rodgers qui était devant moi avec son ami Bernard Edwards (Et oui, c'était "Chic" !) avaient du subir la même humiliation. On s’est retrouvés tous trois autour d’une bouteille d’herbe de bison à déverser notre bile. Ça a donné Freak Out, une chanson aux airs de requiem disco. De toute façon leur chanson, je la trouvais pourri et j’ai fini ma nuit dans une poubelle.
Coup de chance c’est Jerry Rubbin qui me ramasse. J’avais entendu parler des Yippies et de leurs affres. J’avais trouvé leur dernier coup assez rigolo. Cet attentat financier à coup de milliers de dollars jetés des toits sur les cols-blancs de l’époque, c’était fort et c’était faux bien sûr. Mais un dollar est un dollar et, face à l’argent, la raison fait défaut. La panique avait donc envahie Manhattan. Puisque tout était spectacle même la révolte ( les émeutes de 68, une vaste fumisterie ) autant se faire plaisir en s’amusant de la révolte. Bref Rubbin m’emmène et je lui demande de m’héberger quelque temps. Refus total, mais me propose de squatter au 195 Christie Street, chez des anciens étudiants de la Rhode Island School Of Art. Idéal. C’est ma première rencontre avec David Byrne et son groupe les Talking Heads. Après ces semaines de substance prohibées, d’alcool et de squats flingué à l’héro, dormir dans un lit soyeux dans un loft new-yorkais m’a fait du bien. Au bout de deux jours et après avoir assisté a un concert de Patti Smith au CBGB's ( qui en 78 était revenu à la mode ) j’ai mis les voiles et rejoins à Londres un ami de longue date, Paul Simonon. Je l’avais rencontré aux Beaux Arts de Paris quelques heures après ma naissance, à l’époque il venait saluer des anciens amis étudiants. En 78 c’était déjà une star et avait répondu a l’appel de Londres. Mon retour en Europe ne fut pas non plus de tout repos. Jet-lag oblige, je me retrouve un peu hagard dans un bled paumé appelé Crowley en lieu et place des studios Wessex. Peine perdue, je trimbale ma carcasse dans le Tilgate Park où je fais la connaissance d’un jeune homme d’environ 19 ans tout autant marqué par l’herbe de bison ( comme Chic ! ) que par Lautréamont. Peu bavard j’arrive à comprendre qu’il souffre de son autisme au sein de son nouveau groupe, Cure. Ce type m’angoisse alors j’attrape le bus qui passe, direction Manchester. Les journaux parlent de Kraftwerk, mais la jeunesse là-bas n’est obsédée que par un seul lieu : l’Haçienda. Et tandis que la joie est divisée un nouvel ordre commence. Voilà donc l’introduction de toutes ces soirées plus ou moins réelles, passées, présentes et futures que je me permets de vous faire partager ces prochains jours.
16.1.06
Rosa
J’ai été amoureux de cette femme et je ne l’ai quitté que pour une idile passionnée avec Louise Michel sur les barricades de La Commune de Paris. Forcement moins marxiste que Rosa, Louise s’est seulement battu pour ne pas laisser Paris aux Prussiens puis pour l’idéal utopique que serait devenu La Commune sans cette manie qu’ont les gouvernements de massacrer tout espoir de liberté et d’égalité chez le peuple. La Commune de Paris est l’un des épisodes les plus violent qu’a connu Paris, durant le siège de Paris tout le monde était armé. Aujourd’hui lorsqu’on parle de la Commune c’est pour insister sur ce fait. Il n’est pas souvent précisé que durant cette période des femmes et des hommes comme Louise Michel travaillèrent pour éduquer les couches les plus pauvres de la ville. Il se dit trop peu souvent que le droit de vote des femmes et la séparation de l'Église et de l'État sont à l’origine des lois créées par les communards (elles disparaîtront avec les communards et reviendront beaucoup plus tard). Surtout on fait souvent abstraction de l’esprit festif qui chaque soir envahissait la ville. Les communards, malgré le siège, la misère et la faim semblaient finalement si heureux de vivre que bien vite les déserteurs du camp adverse montèrent sur les barricades afin de rejoindre « La » Michel. Ensemble ils commencèrent à former des orchestres, à écrire des chansons et à soutenir le socialisme utopique en musique.
Ce Paris festif je l’ai cru disparu et pourtant j’y ai vécu durant deux ans, à Château Rouge. Plus connus pour l’occupation policière un brin surréaliste et ses dealers de crack, Château Rouge est également le quartier le plus festif de la capitale. La vie se fait en dehors des murs, dans la rue et dans les bars. La musique y est omni présente. Forcement beaucoup de musique africaine, mais également du monde entier et durant deux étés tout du moins, le quartier vécu sous le signe de la musique tzigane et des fanfares. Cela va bientôt faire deux ans, et je me fais à l’idée que tout ceci est terminé. On pourrait l’expliquer de milles façons, mais il faut bien avouer que même si Château Rouge reste le dernier quartier populaire de Paris, la gaieté à quitter la scène. Le Paris festif est aujourd’hui affaire d’une certaine classe qui singe et ne font rien d’autre que singer les excès du Manhattan de la fin des années 70. Je ne me reconnais pas dans cette parodie festive mais je vois, note d’optimisme, qu’une autre ville se réveille, celle de Rosa Luxembourg, Berlin.
Rosa aurait sans doute aimé écouter l’Amsterdam Klezmer Band sur les barricades, mais elle est morte, nous non. Alors ils nous restent à construire des barricades plus ou moins virtuelles et à écouter ce groupe que Joann Sfar décrit comme l'équivalent des Pogues pour le Klezmer.
Limonchiki:
De Amsterdam Klezmer Band - Limonchiki
De Amsterdam Klezmer Band - Goeie God
De Amsterdam Klezmer Band - Di Naie Chuppe
De Amsterdam Klezmer Band - Der Mame Ist Gegangen
Et puis en bonus, parce que l'on en a jamais assez de cette musique drole et festive voici les Klezmaniaxx
Klezmaniaxx - Lebedik un Freylekh
Klezmaniaxx - Araber Tants
11.1.06
Mystère
Je crois que ce fut en 1995 que l’on m’a offert ma dernière compilation sous forme de cassette analogique. Il n’y avait rien d’écrit dessus, ce n’était juste qu’un mix réalisé par un cuisinier vietnamien. J’ai tout de suite adhéré. L’ami qui m’a fait ce don m’a indiqué le nom de certains musiciens que l’on retrouvait sur les bandes, mais en général les responsables de ces musiques restèrent bien souvent anonymes. Je ne sais pas ce qu’est devenue cette cassette, comme toute le monde en 10 ans bien des choses ce sont passés et les déménagements ont sans doute eu raison de ce souvenir. En 2005, en farfouillant sur les blogs j’ai pu mettre le nom sur l’un des hommes qui a émerveillé la fin de mes jours heureux. Jérôme Hoffmann. Cependant mes recherches n’ont pas pu m’aider à dater précisément la date de création d’Interlude, le morceau qui se trouvait sur cette cassette. Jérôme Hoffmann a sorti un album en 2004 après avoir réalisé plusieurs travaux sonores sur des courts-métrages puis au poste de producteur sur des morceaux des Troublemakers. Je ne sais pas comment TB ( le cuisinier ) a pu mettre la main sur « Interlude » en 1995. Cela reste un mystère. Les possibilités sont minces. Ou « Interlude » est un morceau de jeunesse composé pour un court-métrage et ensuite édité dix ans après sur un CD, ou bien ais-je un problème avec les dates. Toujours est il que ce morceau était présent sur ce mix et que cette cassette me fut remise dans les années 90. C’est également à travers cette cassette que j’ai découvert Air, le label Mo’Wax, Aphex Twin, Autechre, Dj Shadow, Krush et Amon Tobin. Depuis je suis passé aux CD. Inconnus ou méconnus, Air, Aphex Twin, Dj Shadow sont des stars aujourd'hui et cela paraît peut-être un peu décalé de parler d’eux dans un audioblog. Un audioblog, a priori, c’est un outil de découverte, c’est une passerelle entre un morceaux méconnu et une audience plus large. Et moi je me préoccupe d’une cassette analogique qui contenait finalement ce qu’écoute maintenant un peu tout le monde. Mais voilà sans cette cassette, vous ne m’auriez sans doute jamais lu et vous n'auriez sans doute jamais entendu parler de Jérôme Hoffmann ( a moins de fréquenter la Cadillac ). Et c'est bien dommage...
Voici trois morceaux présents sur cette fameuse cassette:
Jérôme Hoffmann - Interlude
Air - Modulor
Luke Vibert - Sharp Az
Dj Shadow - Lost & Found
Voici trois morceaux présents sur cette fameuse cassette:
Jérôme Hoffmann - Interlude
Air - Modulor
Luke Vibert - Sharp Az
Dj Shadow - Lost & Found
4.1.06
Soyez PUNK, consommez !
« c’était ça le punk : un fardeau de vieilles idées rendues sensationnelles par de nouveaux sentiments presque instantanément transformés en nouveaux clichés, mais présenté avec un tel ressort que la somme faisait voler en éclats ses équations de jour en jour. Pour toute fausse nouveauté, il y en avait une vraie. Pour toute attitude de troisième main, il y avait une pose de quatrième main qui devenait un vrai mobile. ». En décembre 1977 mouraient Charlie Chaplin et l’idée putride et subversive du punk. Le jour de ma naissance, je me demandais donc ce que je pouvais bien foutre là. Arrivé après la bataille, en retard sur tout, dépassé par la violence d’une société capitaliste et bien vite au courant du danger communiste, il ne me restait aucun espoir. La fin du punk pulvérisa mes aspirations nihilistes. Autant dire qu’à ma naissance, il ne restait rien. Dans ces conditions le fait d’être vivant aujourd'hui tiens du miracle.
C’est dans le chaos que j’ai pu m’épanouir, et c’est sans doute pourquoi j’ai découvert Ma musique avec le punk. Ma musique ne m’appartenait pas. Une raison financière m’empêchait par exemple d’avoir mon propre radio cassette et celui du salon saturait de Barbara, Edith Piaf ou Léo Ferré. Autant dire qu’en demandant même gentiment, il m’aurait été impossible de passer The Clash, les Sex Pistols, Ludwig Von 88 ou les Béruriers noirs. Heureusement mes amis étaient là et c’est avec eux que j’ai pu harmoniser mon être avec la société suintante occidentale. C’est cette musique qui m’a permis de passer une préadolescence de rêve. En grandissant mes goûts musicaux ont changés, se sont affinés, mais je suis toujours resté proche du punk. Car c’est La musique qui me permet de vivre. Mais vivre ne m’a jamais suffit et la musique n’a jamais changé ma vie, à 14 ans "La société du Spectacle" l’a fait. En fermant le bouquin de Debord, monde semblait avoir changé. « Tout ce qui a été directement vécu c’est éloigné dans une représentation, même l’idée que le monde semblait avoir changé. Bon sang mais c’est bien sur ! »
Le plus incroyable c’est que ma perception du punk avait changé. Lorsque plus tard j’ai fini Lipstick Traces de Greil Marcus, j’ai compris que le punk n’était qu’une extension spectaculaire de la subversion situationniste et que le programme punk était simplement de la rendre consommable. Lorsqu’un journaliste demanda à Poly Styrene, chanteuse des X-Ray Spex qui elle était au juste elle lui répondit « j’aime consommer, parce que si vous ne le faite pas c’est vous qui êtes consommé ». Celle qui chantait la publicité, les déodorants, les fausses identités, les supermarchés ; cette adolescente trop grosse avec un appareil sur les dents délaissa Marion Elliot pour un nom qui tape et appela son groupe, X-Ray Spex en référence aux lunettes qu’elle aimait porter.
X-Ray Spex - Oh Bondage Up Yours ! ( Germfree Adolescents - 1977 )
X-Ray Spex - Germfree Adolescent ( Germfree Adolescents - 1977 )
The Slits - Typical Girl
The Adverts - One Chord Wonders ( Crossing The Red Sea With The Adverts - 1978 )
C’est dans le chaos que j’ai pu m’épanouir, et c’est sans doute pourquoi j’ai découvert Ma musique avec le punk. Ma musique ne m’appartenait pas. Une raison financière m’empêchait par exemple d’avoir mon propre radio cassette et celui du salon saturait de Barbara, Edith Piaf ou Léo Ferré. Autant dire qu’en demandant même gentiment, il m’aurait été impossible de passer The Clash, les Sex Pistols, Ludwig Von 88 ou les Béruriers noirs. Heureusement mes amis étaient là et c’est avec eux que j’ai pu harmoniser mon être avec la société suintante occidentale. C’est cette musique qui m’a permis de passer une préadolescence de rêve. En grandissant mes goûts musicaux ont changés, se sont affinés, mais je suis toujours resté proche du punk. Car c’est La musique qui me permet de vivre. Mais vivre ne m’a jamais suffit et la musique n’a jamais changé ma vie, à 14 ans "La société du Spectacle" l’a fait. En fermant le bouquin de Debord, monde semblait avoir changé. « Tout ce qui a été directement vécu c’est éloigné dans une représentation, même l’idée que le monde semblait avoir changé. Bon sang mais c’est bien sur ! »
Le plus incroyable c’est que ma perception du punk avait changé. Lorsque plus tard j’ai fini Lipstick Traces de Greil Marcus, j’ai compris que le punk n’était qu’une extension spectaculaire de la subversion situationniste et que le programme punk était simplement de la rendre consommable. Lorsqu’un journaliste demanda à Poly Styrene, chanteuse des X-Ray Spex qui elle était au juste elle lui répondit « j’aime consommer, parce que si vous ne le faite pas c’est vous qui êtes consommé ». Celle qui chantait la publicité, les déodorants, les fausses identités, les supermarchés ; cette adolescente trop grosse avec un appareil sur les dents délaissa Marion Elliot pour un nom qui tape et appela son groupe, X-Ray Spex en référence aux lunettes qu’elle aimait porter.
X-Ray Spex - Oh Bondage Up Yours ! ( Germfree Adolescents - 1977 )
X-Ray Spex - Germfree Adolescent ( Germfree Adolescents - 1977 )
The Slits - Typical Girl
The Adverts - One Chord Wonders ( Crossing The Red Sea With The Adverts - 1978 )
3.1.06
Impuissance
En attendant, et puisqu'il s'agit d'un audioblog et non d'une tribune politique, voici deux petits morceaux assez représentatifs de ce mini-site:
Lesbian On Ectasy - Revolt ( Miss Kittin )
The Chemical Brothers - Out Of Control
Alors: Courage! la tête dressée, ne pas flancher, résister, vivre !
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