Sur le net, l’exemple du mouvement populaire coréen fut, heureuse surprise, repris avec un succès incroyable. Sur les forums nous commençions à organiser les marches populaires et des sites alternatifs diffusaient des méthodes de désobéissances civiles et d’actions pacifistes. Des contres campagnes de pub visant des entreprises comme Total ou Natixis eurent un impact inespéré! Laurent Joffrin et Alexandre Adler suivi de Philippe Val dénoncèrent le fascisme rampant de cet ordre d’anarchistes qui perpétuaient, selon eux, une tradition de campagne de dénigrement typiquement antisémite. Cependant aucun d’eux ne crachait sur le financement des pages publicitaires par les manifestants, même si ces derniers dénigraient leur propagande. Rien y fit… Certes tous étaient certains que l’effondrement de ces multinationales ne faisait qu’empirer la situation économique de chacun, mais malheureusement personnes ne voyaient d’autre solution. Le peuple reprenait le contrôle de son histoire, cela méritait des sacrifices.
Au mois d’avril, le gouvernement de François Fillon instaura l’Etat d’Urgence. Contrairement à l’automne 2005, beaucoup de communes, qu’elles soient pro gouvernementales ou non, suivirent les conseils du chef du gouvernement. M.A.M. fit passer une loi pour généraliser la surveillance du territoire. Des drones, déjà employés pour surveiller les banlieues furent déploiés sur toutes les grandes villes. Les manifestations autorisées se transformèrent vite en un festival de caméras de surveillance, de téléphones portables, de caméras D.V., H.D., et des toutes nouvelles caméras espions incrustées dans les pavés, chaque parcelle de réalité était immédiatement transcrite sous une forme numérique subversive ou policière. Lorsqu’une image échappait à la police, celles des journalistes étaient réquisitionnées. Une surveillance généralisée destinée, comme les arrestations des “terroristes”, à décourager l’élan populaire.
Nous, les manifestants, avions pris l’habitude de tenter de marcher sur les Champs-Élysées. Cela rendait les forces de l’ordre extrêmement nerveuses. Selon un journaliste de Libération, ces dernieres infiltrerent les milieux autonomes pour pousser les manifestants à la faute. On vit alors circuler des tracts demandant à ceux qui se réclamaient des milieux autonomes de ne plus participer aux manifestations. Signés par la cellule invisible, dont la popularité n’avait cessée de croître depuis la condamnation en mars 2009 de Julien Coupat à 15 de prison ferme pour activité terroriste, l’appel fut entendu. Des photos diffusées sur le net servaient à démasquer les infiltrés.
Alors que Natixis, Renault, Peugeot et Bouygue se mettaient en faillite, le gouvernement ne semblait plus contrôler la situation. Pour éviter un bain de sang Nicolas Sarkozy accepta que “l’opposition” puisse marcher sur les Champs-Élysées. Les médias se firent une joie de filmer la fuite des membres de l’opposition (Olivier Besancenot, Marie-George Buffet et Benoit Hamon inclus) sous une avalanche de pavés en mousse. Les manifestants étaient fermement décidés à exclure toute violence, le mouvement se devait être le plus populaire possible.
Au début personne ne comprit ce qu’il se passait. Des corps s’effondraient en plein milieu de la foule qui pénétrait la rue du faubourg Saint-Honoré. Puis il y eu des cris et c’est à ce moment que débuta l’insurrection.
Hier, alors que je lui rendais visite, un ami me mit un vieux numéro de Libération dans les mains. Il était daté du 20 novembre 2010. 10 ans déjà... On pouvait y lire ce titre: “Les snipers de la république” dessous en plus petit “Le président Nicolas Sarkozy a donné l’ordre hier de tirer sur la foule”. Qui avait bien pu lui conseiller une telle folie? Nous ne le serons sans doute jamais. Les évènements troubles qui suivirent furent regrettables, mais ils furent inévitables…Le résultat de l’élection d’un président dont les choix politiques et économiques se sont révélés extrêmement dangereux pour la démocratie. Personne n’a jamais pu retrouver le corps du 6e président de la Ve république.
Extrait des "Mémoires d'une république invisible", Edition La fabrique, novembre 2020, Anonyme...
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Hektor - This Is Not A Love Song
Editors - French Disko
Au mois d’avril, le gouvernement de François Fillon instaura l’Etat d’Urgence. Contrairement à l’automne 2005, beaucoup de communes, qu’elles soient pro gouvernementales ou non, suivirent les conseils du chef du gouvernement. M.A.M. fit passer une loi pour généraliser la surveillance du territoire. Des drones, déjà employés pour surveiller les banlieues furent déploiés sur toutes les grandes villes. Les manifestations autorisées se transformèrent vite en un festival de caméras de surveillance, de téléphones portables, de caméras D.V., H.D., et des toutes nouvelles caméras espions incrustées dans les pavés, chaque parcelle de réalité était immédiatement transcrite sous une forme numérique subversive ou policière. Lorsqu’une image échappait à la police, celles des journalistes étaient réquisitionnées. Une surveillance généralisée destinée, comme les arrestations des “terroristes”, à décourager l’élan populaire.
Nous, les manifestants, avions pris l’habitude de tenter de marcher sur les Champs-Élysées. Cela rendait les forces de l’ordre extrêmement nerveuses. Selon un journaliste de Libération, ces dernieres infiltrerent les milieux autonomes pour pousser les manifestants à la faute. On vit alors circuler des tracts demandant à ceux qui se réclamaient des milieux autonomes de ne plus participer aux manifestations. Signés par la cellule invisible, dont la popularité n’avait cessée de croître depuis la condamnation en mars 2009 de Julien Coupat à 15 de prison ferme pour activité terroriste, l’appel fut entendu. Des photos diffusées sur le net servaient à démasquer les infiltrés.
Alors que Natixis, Renault, Peugeot et Bouygue se mettaient en faillite, le gouvernement ne semblait plus contrôler la situation. Pour éviter un bain de sang Nicolas Sarkozy accepta que “l’opposition” puisse marcher sur les Champs-Élysées. Les médias se firent une joie de filmer la fuite des membres de l’opposition (Olivier Besancenot, Marie-George Buffet et Benoit Hamon inclus) sous une avalanche de pavés en mousse. Les manifestants étaient fermement décidés à exclure toute violence, le mouvement se devait être le plus populaire possible.
Au début personne ne comprit ce qu’il se passait. Des corps s’effondraient en plein milieu de la foule qui pénétrait la rue du faubourg Saint-Honoré. Puis il y eu des cris et c’est à ce moment que débuta l’insurrection.
Hier, alors que je lui rendais visite, un ami me mit un vieux numéro de Libération dans les mains. Il était daté du 20 novembre 2010. 10 ans déjà... On pouvait y lire ce titre: “Les snipers de la république” dessous en plus petit “Le président Nicolas Sarkozy a donné l’ordre hier de tirer sur la foule”. Qui avait bien pu lui conseiller une telle folie? Nous ne le serons sans doute jamais. Les évènements troubles qui suivirent furent regrettables, mais ils furent inévitables…Le résultat de l’élection d’un président dont les choix politiques et économiques se sont révélés extrêmement dangereux pour la démocratie. Personne n’a jamais pu retrouver le corps du 6e président de la Ve république.
Extrait des "Mémoires d'une république invisible", Edition La fabrique, novembre 2020, Anonyme...
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