16.2.06

28 years party people ( 1984-1989 )

Il fallait me voir descendre les escaliers de ce night-club de débauchés, des trans' partout, des travestis qui me reluquent et mon cerveau explosé aux poppers. Tout va bien on se relâche, tout va bien. Pas de backroom, pas de beaux mâles moustachus tous de cuir vêtu et surtout pas de Jimmy Somerville. En 1984 pour moi tout cela était terminé, ma mère me priait de commencer mes études et le début des années 80 m’avaient finalement fait comprendre que le star-system était le meilleur moyen de finir dans des toilettes les veines bousillées à l’héroïne ou dans le lit de quelques pervers hollywoodiens. A 6 ans j’entrais donc au CP et j’allais moi même créer l’underground avec cette idée géniale que furent ces moments de folie douce qu’on appela dans la presse spécialisée : "les goûters d’anniversaires". J’étais devenu mon propre DJ et je ne me faisais pas prier pour lancer les tubes du moment. Certaine fois, j’avais du succès, quelquefois moins. Il suffisait d’un rien, d’un pur prétexte comme un anniversaire, pour qu’immédiatement nous nous organisions pour décorer nos caves et nos garages de papiers crépons. Alors que Juliette Gréco se déchaînait derrière son micro nous finissions nos goûters par des orgies de fraises Tagada en vomissant des litres de Banga ingurgités en quelques heures. On était loin de la hype et, sans vouloir vous décevoir, mes premières surprises-parties ressemblaient plus à celles de la Comtesse de Ségur qu’à celles qui sont décrites dans "l’histoire de l’œil" de George Bataille. Quelque part c’est bien mieux comme ça. Mon histoire aurait pu être différente, si j’avais suivi mon père à New-York, j’aurais pu baigner dans la culture hip-hop, côtoyer les jeunes blacks de Brooklyn et rentrer dans un gang. Mais je suis resté près de ma mère en France, je n’écoutais ni Afrikaa Bambata ou Grandmaster Flash, ni Run-DMC. Je ne me souviens plus trop d’ailleurs du premier vrai tube dance floor de ces années de jeunesse. Est ce such a shame, take on me ou tout simplement ça ? en tout cas dieu merci je n’en étais pas responsable, mais cela ne m’empêchait pas de faire le beau devant les filles ( déjà ). N’empêche qu’à l’époque un bon petit Smiths aurait fait sur moi l’effet d’une bombe. En 1986, parmi mon entourage, ça ne circulait pas sous les manteaux et il m’a fallu encore deux ans avant de découvrir ma musique. Alors si nous nous concentrions sur toutes ces fêtes que j’ai encore loupées à l’époque plutôt que de vous parler de la couleur verdâtre de mon maillot de corps en laine tricoté par ma mère ? Je vous jure, vous n’allez rien louper. Voilà Berlin bougeait déjà, mais la fascination qu’Alice ( ma baby-sitter ) exerçait sur moi m’orienta vers d’autres cieux. Pendant un temps c’est à travers ses yeux que j’allais découvrir les nouvelles sensations musicales, les derniers lieux de la fête et de la contestation. A travers ses yeux, à travers ce lieu, à travers cette musique. A l’aube des années 90, bien des choses allaient changer.

6.2.06

Père peinard

En attendant la suite de mes aventures, je vous conseille vivement de migrer vers La Cadillac. Il "post" et il écrit peu, mais il le fait bien.