31.1.06

28 years party people ( 1980-1984 )

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les années 80 ne m'ont jamais vraiment inspiré… Surtout les quatre premières années de marche funèbre, de danse macabre. Je ne vais pas vous blâmer d’avoir séché le début des eighties. Entre les prémices prometteurs du libéralisme sauvage, l’émergence du SIDA et le culte de la coupe permanentée, le seul réconfort fut MTV. Autant dire que vous n’avez rien loupé, depuis rien n'a changé. Certains situent la fin de l’innocence de la musique pop avec l’assassinat d’un black par des Hell’s Angels lors d’un concert des Rolling Stones en 69. Personnellement je la situe bien après, avec l’assassinat de John Lennon en 1980. Un acteur officialise la société du spectacle et dirige les Etats-Unis à coup de programme de cinéma. OMD sort Enola Gay et au même moment Ronald Reagan décide de produire 1200 bombes à neutrons. En Angleterre après plus de deux ans de libéralisme, c’est à Brixton que ça explose en avril 1981, durant trois jours, les émeutes succèdent aux émeutes. Les flics blancs tuent des noirs, les noirs veulent tuer les blancs et Soft Cell reprend Gloria Jones. À Central Park ce ne sont pas loin de 500000 personnes qui se réunissent devant les Stones et Michael Jackson bombarde le Hit-Parade avec son Thriller. En France, on passe de la joie ( la gauche au pouvoir ) aux larmes ( montée du chômage et du Front National ) et la musique rime avec publicité. Les artistes se changent en businessmen, Elvis est bien mort, c’est la victoire du Colonel Parker. Elisabeth Taylor résume ça brillamment « je suis ma propre marchandise ». Quel aveu ! Le compact disque et le walkman font leur apparition. L’individualisme est à la mode. Mort de Philip K. Dick en 1982, je suis vivant et il est mort, à moins que cela soit le contraire et c’est bien triste. Paul Weller quitte les Jam pour former The Style Concil avec Mick Talbot des Dexys Midnight Runners . C’était vraiment nécessaire ? Sales années en tout cas, même pas eu le courage de suivre Malcom McLaren qui mettra son nez de filou dans l’underground de la musique noire aux Etats-Unis. Je découvrirai plus tard la culture hip-hop, ce n’est pas bien grave. L’esprit contestataire noir américain est brutalement neutralisé avec l’arrestation de Mumia Abu-Jamal. Non vous n’avez rien loupé, même pas les soirées de l’Haçienda qui se sont vite révélées des fours monumentaux. Les clubs ferment et les soirées finissent dans les garages ou les pubs mais pas encore en pleine campagne. En 1983, on parle encore avec raison de New Order, de Depeche Mode, mais aujourd’hui on a oublié Visage et son Fade To Grey pour le ranger avec Yazoo. C’est bien dommage car durant ces quatre années sinistres, une lame de fond était en train de former le plus grand raz-de-marée musical depuis l’invention du rock. Moi je fais une pause, je rentre à la maison et m’endors dans les bras de ma baby-sitter qui s’éclate sur Nena et Cindy Lauper. Vivement 1984 !

A lire, a relire, se souvenir : Lipstick Traces de Greil Marcus qui consacre tout un chapitre sur ces années de plombs et sur Michael Jackson en particulier.

27.1.06

28 years party people

Introduction:

Toutes ces soirées passées que j’ai plus ou moins loupé. Mon dieu, tout ce Champagne, toute cette cocaïne que je n’ai pu m’enfiler. C’était hier encore. Je n’étais pas encore tout à fait prêt et pourtant mon périple à travers les années 80s, la musique et la hype de l’époque avait déjà commencé. Trop jeune pour m’inscrire en maternelle, j’occupais mon temps en étudiant les effets de l'absinthe sur le foie ou en scrutant les nouveaux horizons festifs. C’est à New-York, que tout a commencé, mais cette fois-ci j’y étais. Je fus attiré par un tract coloré trouvé au bord de l’Hudson River alors que je finissais ma nuit, perdu parmi les hangars de la 14th Street. Des chiffres, un logo et je fus aspiré par les prémices de la disco au Studio 54. Cela faisait quelques mois déjà que cette boite avait ouvert, mais n’ayant moi-même que quelque jours vous pourrez me pardonner de ne pas avoir assisté à son ouverture. Enfin peu importe, car ma précocité et ma taille ont vite fait de moi la curiosité de la boite. Steve Rubell m’appelait sa "mascotte". J’étais un peu gêné, mais j’avoue avoir pourtant pris un certain plaisir à me déhancher sur le duo Giorgio Moroder/Donna Summer. Mes couches faisaient sensations. La mégalomanie galopante et les coups bas qui infestaient la boite ( alcool et cocaïne, c’est un peu comme un mariage foiré : pour quelques minutes d’extases ce sont de longues années d’égarement, d’ennuis et d’engueulades. ) ont été fatales à ce haut lieu de la hype de l’après CBGB's. Sous prétexte que le club était réservé aux adultes, je me faisais refouler deux semaines après pour la soirée du nouvel an. Foutaise Niles Rodgers qui était devant moi avec son ami Bernard Edwards (Et oui, c'était "Chic" !) avaient du subir la même humiliation. On s’est retrouvés tous trois autour d’une bouteille d’herbe de bison à déverser notre bile. Ça a donné Freak Out, une chanson aux airs de requiem disco. De toute façon leur chanson, je la trouvais pourri et j’ai fini ma nuit dans une poubelle.

Coup de chance c’est Jerry Rubbin qui me ramasse. J’avais entendu parler des Yippies et de leurs affres. J’avais trouvé leur dernier coup assez rigolo. Cet attentat financier à coup de milliers de dollars jetés des toits sur les cols-blancs de l’époque, c’était fort et c’était faux bien sûr. Mais un dollar est un dollar et, face à l’argent, la raison fait défaut. La panique avait donc envahie Manhattan. Puisque tout était spectacle même la révolte ( les émeutes de 68, une vaste fumisterie ) autant se faire plaisir en s’amusant de la révolte. Bref Rubbin m’emmène et je lui demande de m’héberger quelque temps. Refus total, mais me propose de squatter au 195 Christie Street, chez des anciens étudiants de la Rhode Island School Of Art. Idéal. C’est ma première rencontre avec David Byrne et son groupe les Talking Heads. Après ces semaines de substance prohibées, d’alcool et de squats flingué à l’héro, dormir dans un lit soyeux dans un loft new-yorkais m’a fait du bien. Au bout de deux jours et après avoir assisté a un concert de Patti Smith au CBGB's ( qui en 78 était revenu à la mode ) j’ai mis les voiles et rejoins à Londres un ami de longue date, Paul Simonon. Je l’avais rencontré aux Beaux Arts de Paris quelques heures après ma naissance, à l’époque il venait saluer des anciens amis étudiants. En 78 c’était déjà une star et avait répondu a l’appel de Londres. Mon retour en Europe ne fut pas non plus de tout repos. Jet-lag oblige, je me retrouve un peu hagard dans un bled paumé appelé Crowley en lieu et place des studios Wessex. Peine perdue, je trimbale ma carcasse dans le Tilgate Park où je fais la connaissance d’un jeune homme d’environ 19 ans tout autant marqué par l’herbe de bison ( comme Chic ! ) que par Lautréamont. Peu bavard j’arrive à comprendre qu’il souffre de son autisme au sein de son nouveau groupe, Cure. Ce type m’angoisse alors j’attrape le bus qui passe, direction Manchester. Les journaux parlent de Kraftwerk, mais la jeunesse là-bas n’est obsédée que par un seul lieu : l’Haçienda. Et tandis que la joie est divisée un nouvel ordre commence. Voilà donc l’introduction de toutes ces soirées plus ou moins réelles, passées, présentes et futures que je me permets de vous faire partager ces prochains jours.

16.1.06

Rosa

Hier c’était l’anniversaire de la mort de Rosa. Rosa c’était le nom de mon premier chat. C’était une jolie chatte de gouttière, droguée aux câlins et fondamentalement rebelle. J’étais minuscule à l’époque et je me souviens plus bien de ses actions de guérilla, mais j’ai su bien vite que son nom lui venait d’une autre révolutionnaire, Rosa Luxembourg. Rosa a fini comme beaucoup écrasée par une voiture, et cette boule de poil m’a permis très tôt de me faire une idée de l’Histoire, une Histoire parallèle, qui n’étaient pas forcément dans les manuels d’écoles. Je ne sais plus qui a dit "l’Histoire ne retient que les vainqueurs". En tout cas je ne trouve pas cela forcément juste. L’histoire Officielle ne retient que les vainqueurs, et les vainqueurs ne sont jamais les révolutionnaires. Rosa a fini fusillée le 15 janvier 1919, elle comme beaucoup de Spartakistes.
J’ai été amoureux de cette femme et je ne l’ai quitté que pour une idile passionnée avec Louise Michel sur les barricades de La Commune de Paris. Forcement moins marxiste que Rosa, Louise s’est seulement battu pour ne pas laisser Paris aux Prussiens puis pour l’idéal utopique que serait devenu La Commune sans cette manie qu’ont les gouvernements de massacrer tout espoir de liberté et d’égalité chez le peuple. La Commune de Paris est l’un des épisodes les plus violent qu’a connu Paris, durant le siège de Paris tout le monde était armé. Aujourd’hui lorsqu’on parle de la Commune c’est pour insister sur ce fait. Il n’est pas souvent précisé que durant cette période des femmes et des hommes comme Louise Michel travaillèrent pour éduquer les couches les plus pauvres de la ville. Il se dit trop peu souvent que le droit de vote des femmes et la séparation de l'Église et de l'État sont à l’origine des lois créées par les communards (elles disparaîtront avec les communards et reviendront beaucoup plus tard). Surtout on fait souvent abstraction de l’esprit festif qui chaque soir envahissait la ville. Les communards, malgré le siège, la misère et la faim semblaient finalement si heureux de vivre que bien vite les déserteurs du camp adverse montèrent sur les barricades afin de rejoindre « La » Michel. Ensemble ils commencèrent à former des orchestres, à écrire des chansons et à soutenir le socialisme utopique en musique.
Ce Paris festif je l’ai cru disparu et pourtant j’y ai vécu durant deux ans, à Château Rouge. Plus connus pour l’occupation policière un brin surréaliste et ses dealers de crack, Château Rouge est également le quartier le plus festif de la capitale. La vie se fait en dehors des murs, dans la rue et dans les bars. La musique y est omni présente. Forcement beaucoup de musique africaine, mais également du monde entier et durant deux étés tout du moins, le quartier vécu sous le signe de la musique tzigane et des fanfares. Cela va bientôt faire deux ans, et je me fais à l’idée que tout ceci est terminé. On pourrait l’expliquer de milles façons, mais il faut bien avouer que même si Château Rouge reste le dernier quartier populaire de Paris, la gaieté à quitter la scène. Le Paris festif est aujourd’hui affaire d’une certaine classe qui singe et ne font rien d’autre que singer les excès du Manhattan de la fin des années 70. Je ne me reconnais pas dans cette parodie festive mais je vois, note d’optimisme, qu’une autre ville se réveille, celle de Rosa Luxembourg, Berlin.
Rosa aurait sans doute aimé écouter l’Amsterdam Klezmer Band sur les barricades, mais elle est morte, nous non. Alors ils nous restent à construire des barricades plus ou moins virtuelles et à écouter ce groupe que Joann Sfar décrit comme l'équivalent des Pogues pour le Klezmer.

Limonchiki:
De Amsterdam Klezmer Band - Limonchiki
De Amsterdam Klezmer Band - Goeie God
De Amsterdam Klezmer Band - Di Naie Chuppe
De Amsterdam Klezmer Band - Der Mame Ist Gegangen

Et puis en bonus, parce que l'on en a jamais assez de cette musique drole et festive voici les Klezmaniaxx

Klezmaniaxx - Lebedik un Freylekh
Klezmaniaxx - Araber Tants

11.1.06

Mystère

Je crois que ce fut en 1995 que l’on m’a offert ma dernière compilation sous forme de cassette analogique. Il n’y avait rien d’écrit dessus, ce n’était juste qu’un mix réalisé par un cuisinier vietnamien. J’ai tout de suite adhéré. L’ami qui m’a fait ce don m’a indiqué le nom de certains musiciens que l’on retrouvait sur les bandes, mais en général les responsables de ces musiques restèrent bien souvent anonymes. Je ne sais pas ce qu’est devenue cette cassette, comme toute le monde en 10 ans bien des choses ce sont passés et les déménagements ont sans doute eu raison de ce souvenir. En 2005, en farfouillant sur les blogs j’ai pu mettre le nom sur l’un des hommes qui a émerveillé la fin de mes jours heureux. Jérôme Hoffmann. Cependant mes recherches n’ont pas pu m’aider à dater précisément la date de création d’Interlude, le morceau qui se trouvait sur cette cassette. Jérôme Hoffmann a sorti un album en 2004 après avoir réalisé plusieurs travaux sonores sur des courts-métrages puis au poste de producteur sur des morceaux des Troublemakers. Je ne sais pas comment TB ( le cuisinier ) a pu mettre la main sur « Interlude » en 1995. Cela reste un mystère. Les possibilités sont minces. Ou « Interlude » est un morceau de jeunesse composé pour un court-métrage et ensuite édité dix ans après sur un CD, ou bien ais-je un problème avec les dates. Toujours est il que ce morceau était présent sur ce mix et que cette cassette me fut remise dans les années 90. C’est également à travers cette cassette que j’ai découvert Air, le label Mo’Wax, Aphex Twin, Autechre, Dj Shadow, Krush et Amon Tobin. Depuis je suis passé aux CD. Inconnus ou méconnus, Air, Aphex Twin, Dj Shadow sont des stars aujourd'hui et cela paraît peut-être un peu décalé de parler d’eux dans un audioblog. Un audioblog, a priori, c’est un outil de découverte, c’est une passerelle entre un morceaux méconnu et une audience plus large. Et moi je me préoccupe d’une cassette analogique qui contenait finalement ce qu’écoute maintenant un peu tout le monde. Mais voilà sans cette cassette, vous ne m’auriez sans doute jamais lu et vous n'auriez sans doute jamais entendu parler de Jérôme Hoffmann ( a moins de fréquenter la Cadillac ). Et c'est bien dommage...

Voici trois morceaux présents sur cette fameuse cassette:

Jérôme Hoffmann - Interlude
Air - Modulor
Luke Vibert - Sharp Az
Dj Shadow - Lost & Found

4.1.06

Soyez PUNK, consommez !

« c’était ça le punk : un fardeau de vieilles idées rendues sensationnelles par de nouveaux sentiments presque instantanément transformés en nouveaux clichés, mais présenté avec un tel ressort que la somme faisait voler en éclats ses équations de jour en jour. Pour toute fausse nouveauté, il y en avait une vraie. Pour toute attitude de troisième main, il y avait une pose de quatrième main qui devenait un vrai mobile. ». En décembre 1977 mouraient Charlie Chaplin et l’idée putride et subversive du punk. Le jour de ma naissance, je me demandais donc ce que je pouvais bien foutre là. Arrivé après la bataille, en retard sur tout, dépassé par la violence d’une société capitaliste et bien vite au courant du danger communiste, il ne me restait aucun espoir. La fin du punk pulvérisa mes aspirations nihilistes. Autant dire qu’à ma naissance, il ne restait rien. Dans ces conditions le fait d’être vivant aujourd'hui tiens du miracle.
C’est dans le chaos que j’ai pu m’épanouir, et c’est sans doute pourquoi j’ai découvert Ma musique avec le punk. Ma musique ne m’appartenait pas. Une raison financière m’empêchait par exemple d’avoir mon propre radio cassette et celui du salon saturait de Barbara, Edith Piaf ou Léo Ferré. Autant dire qu’en demandant même gentiment, il m’aurait été impossible de passer The Clash, les Sex Pistols, Ludwig Von 88 ou les Béruriers noirs. Heureusement mes amis étaient là et c’est avec eux que j’ai pu harmoniser mon être avec la société suintante occidentale. C’est cette musique qui m’a permis de passer une préadolescence de rêve. En grandissant mes goûts musicaux ont changés, se sont affinés, mais je suis toujours resté proche du punk. Car c’est La musique qui me permet de vivre. Mais vivre ne m’a jamais suffit et la musique n’a jamais changé ma vie, à 14 ans "La société du Spectacle" l’a fait. En fermant le bouquin de Debord, monde semblait avoir changé. « Tout ce qui a été directement vécu c’est éloigné dans une représentation, même l’idée que le monde semblait avoir changé. Bon sang mais c’est bien sur ! »
Le plus incroyable c’est que ma perception du punk avait changé. Lorsque plus tard j’ai fini Lipstick Traces de Greil Marcus, j’ai compris que le punk n’était qu’une extension spectaculaire de la subversion situationniste et que le programme punk était simplement de la rendre consommable. Lorsqu’un journaliste demanda à Poly Styrene, chanteuse des X-Ray Spex qui elle était au juste elle lui répondit « j’aime consommer, parce que si vous ne le faite pas c’est vous qui êtes consommé ». Celle qui chantait la publicité, les déodorants, les fausses identités, les supermarchés ; cette adolescente trop grosse avec un appareil sur les dents délaissa Marion Elliot pour un nom qui tape et appela son groupe, X-Ray Spex en référence aux lunettes qu’elle aimait porter.

X-Ray Spex - Oh Bondage Up Yours ! ( Germfree Adolescents - 1977 )
X-Ray Spex - Germfree Adolescent ( Germfree Adolescents - 1977 )
The Slits - Typical Girl
The Adverts - One Chord Wonders ( Crossing The Red Sea With The Adverts - 1978 )

3.1.06

Impuissance

"Impuissance". C’est ainsi que certain ont finis par définir l’année 2005. Cela me fait marrer tient ! Il n’y a pas eu ces dernières années autant de révoltes sociales et rarement elles furent aussi puissantes qu’en cette année 2005. Si elles furent soldées pour beaucoup par leur échec à court terme, il est probable que l’année 2005 ai été décisive pour le bouleversement gouvernemental à venir. Je ne suis pas optimiste, simplement réaliste. "Impuissance" c’est ainsi que l’on peut définir une droite en fin de règne. Le gouvernement ne contrôle plus rien et puisque la population préfère le Champagne aux barricades, il faudra attendre 2007 pour que la droite se fasse botter le cul jusqu'à son extrémité. Ma résolution pour 2006? Je ne m'aventurerais plus sur ce terrain là, "Du Champagne et des Barricades!" c'est suffisamment clair. Si tout va bien, à demain.

En attendant, et puisqu'il s'agit d'un audioblog et non d'une tribune politique, voici deux petits morceaux assez représentatifs de ce mini-site:

Lesbian On Ectasy - Revolt ( Miss Kittin )
The Chemical Brothers - Out Of Control

Alors: Courage! la tête dressée, ne pas flancher, résister, vivre !