16.1.09

L'insurrection qui vient (Episode 8)

"Un "Comité du 29 Janvier" est un comité qui a pour objet de s'appuyer sur la mobilisation intersyndicale du 29 Janvier pour construire un mouvement social durable. Les comités sont ouverts à toutes les personnes mobilisées dans le mouvement social. Ils ont un caractère populaire, interprofessionnel, inter-âge.Qu'il soit retraité, intermittent, salarié du privé ou du public, étudiant, chômeur, lycéen, mal logé, saisonnier, stagiaire, rmiste, sans papier, qu'il soit ou non syndiqué chacun y a sa place. Pour qu'un comité fonctionne il faut veiller à faire tourner les responsabilités (animateurs, secrétaires de séances, responsables de commissions, délégués etc).Attention : - ces comités ne sont pas des groupes inter-organisationnels même s'ils sont évidements ouverts à tous quelles que soient leurs appartenances politiques associatives ou syndicales. Ces organisations peuvent y participer et sont encouragées a s'y exprimer mais cela ne leur ouvre pas des droits particuliers dans le fonctionnement des comités.- les "Comités du 29 Janvier" ne sont en aucun cas des outils anti-syndicaux, anti-partidaires ou anti-associatifs, c'est simplement un type d'organe qui a prouvé son efficacité lors de nombreux mouvement sociaux; il semble donc opportun d'en favoriser la constitution.Pour créer un comité dans sa ville, il suffit de mettre son contact sur ce forum, indiquer dés que possible une heure, une date et un lieu de première réunion locale, diffuser l'information au plus grand nombre de personnes mobilisées. Le reste se fait tout seul.Il peut bien entendu exister plusieurs comités dans une ville si la taille de celle-ci le permet."

Il faut se rappeler de l'incroyable insurrection pacifiste de Corée du Sud dont le pique a eu lieu au début de l'été 2008. Il faut ne pas oublier que la puissance de ce mouvement a eu comme origine ce genre de forum.



11.1.09

You can do business in Palestine


"La logique de l'entreprenariat criminel et la vision des parrains sont empreintes d'un ultra-libéralisme radical"

Roberto Saviano, auteur du chef d'oeuvre "Gomorra".

Les affaires continuent au Moyen-Orient. L'important pour l'Autorité Palestinienne comme pour le gouvernement israélien c'est tirer profit du chaos pour imposer le capitalisme du désastre au peuple palestinien et israélien. Alors que les morts s'accumulent (900 côté palestinien, 13 du côté israélien) les mafias, d'un côté comme de l'autre, continuent leurs business. Le FMI et la communauté internationale par leurs politiques de dérégularisation du marché permettent aux organisations mafieuses israéliennes et palestiniennes de profiter du désastre.

Dedefensa.org, site d'analyse belge de l'actualité revient sur un article du Los Angeles Time qui traite de la criminalité organisée en Israël:

"le développement du crime organisé répond au calendrier de l’américanisation d’Israël en même temps que de l’introduction d’une économie libérale qui favorise notamment l’individualisme, l’atomisation de la société, sa fragmentation, etc. L’autre aspect, qui est l’évolution de la nécessité de la sécurité vers l’obsession sécuritaire, c’est-à-dire la bataille permanente contre le terrorisme, puis ”contre la terreur” à l’image de la bataille menée par les USA, avec l’usage de moyens de plus en plus violents et de plus en plus déstructurants, nourrit un contre-coup général à l’intérieur d’Israël. D’une certaine façon, l’illégalité foncière de l’action extérieure d’Israël se retrouve dans l’évolution intérieure; que cette illégalité soit justifiée ou pas importe peu, du moment qu’elle existe d’une façon ouverte, affichée, et qu’elle est quasi-permanente. "

Il est utile de lire l'un après l'autre La Stratégie du Choc, Gomorra, Programmer Le Désastre, et le blog de Julien Salingue pour comprendre les enjeux véritables qui sont en train de se jouer.

"Le rendement extraordinaire des entreprises israëliennes du secteur de la sécurité intérieure est bien connu des observateurs des marchés boursiers, mais on en tient rarement compte dans l'analyse de la situation politique de la région. C'est un tort. Le hasard n'est pour rien dans le fait que la décision d'Israël de situer le « contre-terrorisme » au centre de son économie d'exportation a coïncidé avec l'abandon des négociations de paix. De la même façon, c'est pour des raisons stratégiques évidentes que le gouvernement présente désormais le conflit qui l'oppose aux Palestiniens non plus comme une lutte contre un mouvement nationaliste revendiquant des terres et des droits, mais plutôt comme un des théatres de la guerre mondiale contre le terrorisme, contre des forces irrationnelles et fanatiques résolues à tout détruire."

« De toute évidence, l'industrie israélienne n'a plus rien à craindre de la guerre. Par contraste avec 1993, année où le conflit était considéré comme un obstacle à la croissance, la bourse de Tel-Aviv connut une hausse en août 2006, mois de la terrible guerre contre le Liban. Au cours du dernier trimestre de l'année, marqué sanglante par l'escalade sanglante de la violence à Gaza et en Cisjordanie au lendemain de l'élection du Hamas, l'économie générale d'Israël a connu une croissance ahurissante de 8 % - trois fois plus que celle des Etats-Unis au cours de la même période. Pendant ce temps, l'économie palestinienne s'est contractée dans une proportion de 10 à 15% en 2006 ; le taux de pauvreté frolait les 70%. »

Naomi Klein, La Stratégie du Choc.

"En Cisjordanie, Abbas nomme Salam Fayyad, ancien haut fonctionnaire du FMI et de la Banque Mondiale, Premier Ministre : ils mènent, en échange du retour des aides internationales, une politique alliant normalisation des relations économiques et sécuritaires avec Israël, répression contre le Hamas, désarmement des combattants et purge au sein des appareils de sécurité"

Julien Salingue


"Comme son nom l’indique, la Palestine Investment Conference (PIC) est une conférence à l’initiative de plusieurs grandes entreprises palestiniennes (notamment la Padico2 et la Consolidated Contractors Company3) et à laquelle sont conviés tous ceux qui souhaitent investir des capitaux dans les territoires palestiniens. Selon les chiffres communiqués par les organisateurs de l’événement, plus de 1200 invitations ont été envoyées aux quatre coins du monde. L’initiative a recueilli le soutien de groupes comme Intel, Cisco ou l’Arab Bank, ainsi que celui, entre autres, du Département d’Etat à Washington4, de Tony Blair, émissaire du « Quartet pour le Proche-Orient » (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU)5, de la Banque Mondiale6 et, bien sûr, de l’Autorité Palestinienne.

Sur la page d’accueil du site internet de la PIC7 le Premier Ministre Salam Fayyad explique en effet que « même si la conférence est conduite par le secteur privé, l’Autorité Nationale Palestinienne lui offre un soutien total et travaille à faire de la conférence un succès ». Il parle d’un « événement historique ». Le Ministre de l’Economie Kamal Hassounah affirme de son côté que « l’Autorité Nationale Palestinienne considère la PIC comme une haute priorité » et qualifie la PIC de « point culminant d’un partenariat historique entre secteur public et secteur privé »8 en Palestine. Hassan Abu Libdah9, « PDG » (« Chief Executive Officer ») de la conférence, se félicite lui aussi de la coopération entre les secteurs publics et privés et des nombreux soutiens que reçoit la PIC, tant sur le plan local qu’à l’échelle internationale10.
"

Julien Salingue

"Dans le quotidien israélien Haaretz, Tony Blair abonde dans le même sens : « Aujourd’hui en Palestine il y a de réelles opportunités pour faire des affaires »12.

Julien Salingue


"Sdérot –Après une petite manifestation aux portes de la prison Gaza, j'ai décidé d'aller à Sdérot qui, nous diton, est la ville martyre, victime depuis plusieurs années de centaines de roquettes palestiniennes. J'ai donc téléphoné à mon ami Marcello qui, depuis une quinzaine d'années, anime des programmes de rattrapage scolaire dans ce qu'on appelle les villes périphériques, l'équivalent des banlieues en France. Entre autres à Sdérot, où, c'est ma chance, il se trouve aujourd'hui. Nous fixons rendez-vous dans l'un des deux cafés situés sur l'unique place de cette bourgade qui, à l'instar de toutes ces petites villes où l'on a parqué les immigrants juifs venus des pays arabes dans les années cinquante et soixante, est un véritable désastre social, économique et culturel. Si le mot exclusion a un sens, c'est à Sderot qu'on le trouve : jusqu'à ce qu'elle devienne la cible privilégiée des Qassam, rares étaient les Israéliens qui avaient entendu parler de Sdérot."

Michel Warschawski, auteur de Programmer le désastre, dans l'Humanité.

"Nombre de voix lucides en Palestine s’élèvent aujourd’hui : l’heure est la reconstruction de la résistance (création de structures militantes unitaires à la base, d’un commandement unifié de la lutte, de syndicats indépendants de l’AP, de coopératives agricoles, de comités de village…) et non à la lutte stérile pour le contrôle d’un pseudo-appareil d’Etat prêt à signer un accord entérinant la cantonisation et voué à n’être qu’un sous-traitant des basses œuvres de l’armée israélienne, ou à être liquidé s’il ose revendiquer des droits pour les Palestiniens."

Julien Salingue.

"En ce moment même, beaucoup de sionistes orgueilleux se préparent à marquer un point essentiel : ne suis-je pas au courant que beaucoup de ces joujoux de très haute technologie proviennent des parcs de recherche israéliens, numéro un mondial en info-technique ? C’est assez vrai, mais ils ne sont pas les seuls. Plusieurs jours après le début de l’attaque de Gaza par Israël, Richard Ramsey, le gérant d’une entreprise britannique de télécom spécialisée en services vocaux sur internet a envoyé un courriel à la firme technologique israélienne MobileMax : « En conséquence de l’action du gouvernement israélien ces derniers jours, nous ne serons plus en position d’envisager de faire des affaires avec vous ou toute autre société israélienne. »

Ramsey dit que sa décision n’était pas politique ; il ne voulait tout simplement pas perdre des clients. « Nous ne pouvons nous permettre de perdre le moindre client », explique-t-il, « c’était donc purement défensif sur le plan commercial. »

Ce fut cette sorte de calcul froid qui conduisit de nombreuses entreprises à se retirer d’Afrique du Sud, il y a vingt ans. Et c’est précisément ce type de calcul qui représente notre espoir le plus réaliste d’apporter la justice, si longtemps refusée, en Palestine. "

Naomi Klein, dans son appel au boycott

Ce qu'on a coutume d'appeler par commodité "le conflit israelo palestinien" n'est rien d'autre que le paroxysme du capitalisme du désastre. La destruction des Etats au profit des organisations mafieuses.

Massive Attack - Herculaneum (Bande originale du film Gomorra)
Immortal Technique Featuring Mumia Abu Jamal - The War Against US All