10.7.09

Terrorisons les terroristes


Le 25 Juin les ouvriers de Continental se rassemblaient devant la bourse de Paris.

"Comme aux alentours de 1840, nous sommes confrontés à un capitalisme cynique, sûr d’être la seule voie possible d’organisation raisonnable des sociétés. On insinue partout que les pauvres ont tort de l’être, que les Africains sont arriérés, et que l’avenir appartient, soit aux bourgeoisies « civilisées » du monde occidental, soit à ceux qui, à l’instar des Japonais, suivront le même chemin. On trouve, aujourd’hui comme à l’époque, des zones très étendues de misère extrême à l’intérieur même des pays riches. On trouve, entre pays comme entre classes sociales, des inégalités monstrueuses et croissantes. La coupure subjective et politique entre les paysans du tiers-monde, les chômeurs et les salariés pauvres de nos sociétés « développées » d’un côté, les classes moyennes « occidentales » de l’autre, est absolue, et marquée par une sorte d’indifférence haineuse. Plus que jamais le pouvoir politique, comme la crise actuelle le montre avec son unique mot d’ordre, « sauver les banques », n’est qu’un fondé de pouvoir du capitalisme. Les révolutionnaires sont désunis et faiblement organisés, de larges secteurs de la jeunesse populaire sont gagnés par un désespoir nihiliste, la grande majorité des intellectuels sont serviles. Opposés à tout cela, aussi isolés que Marx et ses amis au moment du rétrospectivement fameux Manifeste du Parti communiste de 1847, nous sommes de plus en plus nombreux cependant à organiser des processus politiques de type nouveau dans les masses ouvrières et populaires, et à chercher tous les moyens de soutenir dans le réel les formes renaissantes de l’Idée communiste. Comme au début du XIXe siècle, ce n’est pas de la victoire de l’Idée qu’il est question, comme ce sera le cas, bien trop imprudemment et dogmatiquement, durant toute une partie du XXe. Ce qui importe d’abord est son existence et les termes de sa formulation. D’abord, donner une forte existence subjective à l’hypothèse communiste, telle est la tâche dont s’acquitte à sa manière notre assemblée d’aujourd’hui. Et c’est, je veux le dire, une tâche exaltante. En combinant les constructions de la pensée, qui sont toujours globales et universelles, et les expérimentations de fragments de vérités, qui sont locales et singulières, mais universellement transmissibles, nous pouvons assurer la nouvelle existence de l’hypothèse communiste, ou plutôt de l’Idée du communisme, dans les consciences individuelles. Nous pouvons ouvrir la troisième période d’existence de cette Idée. Nous le pouvons, donc nous le devons."

Alain Badiou (Circonstance 5, l'hypothèse communiste)

Ne sachant pas trop comment appréhender les nouvelles formes d'organisations de la révolte, le parti de la presse et de l'argent secondé par les barons mafieux d'une oligarchie de plus en plus terroriste agitent des épouvantails. A leurs grands désarrois, ils n'en deviennent que plus populaires...


26.6.09

Qui a tué Bambi?

"l'industrialisation du monde à marche forcée depuis le 19e siècle est largement réputée responsable d'avoir infligé un sévère défi à l'identité individuelle: un monde standardisé à l'efficacité croissante compromet la liberté individuelle, son importance et ses chances, avec comme sensation résultante la perte de sa propre identité"

(1977, Rapport annuel de la société Warner Communication)

"Qu'est il arrivé l'année Michael Jackson? Pour les quelques premiers millions qui ont acheté Thriller, forme et fond, subjectivité et objectivité, soi et l'autre, marchandise et consommateur ne faisaient qu'un. Ces quelques millions ont acheté un disque qu'ils aimaient. Puis Thriller est devenu une image - une image, dans le milieu du capitalisme moderne, dans le paradis du spectacle, du bien: une image irrésistible d'auto réalisation et de conquête du public. Après ça, la forme supplanta le fond, ce qui ne veut pas dire que le message de Jackson s'est perdu dans la glose de Thriller - mais que ni la forme, ni le fond ne sont restés liés au disque lui-même. Le fond n'était plus dans le son de la musique, et la forme n'était plus dans la manière dont la musique avait été produite ou fonctionnait comme genre. Le fond c'était maintenant la réponse de chacun à l'évènement social que représentait Thriller, la forme les mécanismes de l'évènement.
Pour Debord, la société du spectacle était la société moderne elle même, en aucune façon naturelle, une construction intéressée mais néanmoins implacablement complète: "la réalité surgit dans le spectacle, et le spectacle est réel." Puisqu'il était issu du milieu pop, cette usine à symboles, on pouvait considéré Thriller comme un spectacle du spectacle, une médiation entre le spectacle pop et le plus grand spectacle qu'était,Thriller semblait le prouver, la vie sociale. Les Sex Pistols avaient forcé les gens à choisir - au début, pour ou contre les Sex Pistols, puis, si on entrait à un concert de Johnny Rotten, dire oui ou non à Dieu et à l'Etat, au travail et aux loisirs, à l'artiste ou à soi. Le triomphe de Michael Jackson a été de permettre aux gens de ne pas choisir. Thriller appliqua son propre principe de réalité: il était là, dans chaque trajet pour aller bosser, sérénade pour chaque course, référent pour chaque achat, un fait dans chaque vie. Il était inutile de l'aimer. il vous suffisait de le reconnaître - mais d'une certaine façon, durant l'année Michael Jackson, le reconnaître c'est l'aimer."

Greil Marcus, Lipstick Traces, Une histoire secrète du 20e siècle.



15.2.09

Européana



""La Grèce est au centre de la mondialisation, tiraillée entre la crise occidentale, et le dumping social imposé par les délocalisations. Il est en train de se former en Grèce une mafia gréco-étrangère, très inquiétante, qui pour le moment n'a pas l'habileté organisationnelle de la Camora dont parle Saviano dans son immense livre (Gomorra). Mais elle est très présente : commerce de filles jeunes -très jeunes- d'Afrique mise su rle marché, commerce de travailleurs, commerce de drogue, contre-bande en tout genre. La Grèce est la prochaine plaque tournante, merci de ne pas l'oublier Messieurs de Bruxelles. Son allié le plus puissant à cette nouvelle mafia ce sont les entreprises qui exploitent les différentiels de coûts : le World Economic Forum appelle cela la compétitivité. Un petit pays comme la Grèce n'a pas les moyens matériels de résister à cette pression, du haut et du bas, de l'Est et de l'Ouest. Cette chute est presque inscrite dans le programme économique d'un pays qui produit de moins en moins et qui vit de plus en plus off-shore (c'est ce qui ressoirt des nombreux travaux de l'INE, institut du travail de la ΓΣΕΕ - La confédération des travailleurs). Pour faire bonne mesure, et bien montrer que aucun joyau de la couronne ne résistera à la manie privatisatrice, le gouvernement a finalement autorisé la vente du port du Pirée au géant chinois Cosco. "

Rigas

"Le quotidien conservateur The Times s'inquiète de l'indépendance économique et politique de l'Islande en cas d'un sauvetage effectué par la Russie : "La crise de l'Islande n'est pas qu'une leçon de morale de portée mondiale face au nombre d'investisseurs étrangers, notamment britanniques ; elle expose le pays aux voleurs qui veulent mettre le grappin sur ce prix. La Russie a proposé de venir au secours de l'Islande en proposant une aide de 4 milliards de livres. … Moscou dispose de l'argent, des moyens et des mobiles. Et quel que soit l'état d'agitation de ce partenaire fiable de l'OTAN, les politiques islandais n'ont pas d'autre choix que de négocier. Il ne pourrait y avoir de plaisir plus grand pour le Kremlin que d'étendre son influence dans l'Atlantique Nord. Si nous ne prenons pas garde, l'Islande marquera le début d'une nouvelle série de fusions et de reprises – non pas d'entreprises, mais de pays entiers.""

The Times

Les mafias prennent le controle du capitalisme, donc d'une partie des démocraties libérales européennes ( Israël, n'est donc pas la seule démocratie libérale en péril ), faute d'une véritable mobilisation anticapitaliste.

1.2.09

Soyons Invisibles...

3000 personnes ont défilées dans un silence tendu dans les rues de Paris hier. Tous étaient là pour s'opposer pacifiquement à la politique antiterroriste qui aujourd'hui aboutie à l'emprisonnement d'étudiants, à l'interpellation de retraités, et l'utilisation de moyens militaires pour contrôler la révolte en banlieue et le syndicalisme. 3000 personnes, c'est peu finalement après les 2 millions qui se sont retrouvés à battre le pavé le 29 janvier. Mais c'est un fait : l'ultra gauche anarcho terroriste est en train de former une armée. Une armée de plus en plus populaire. Sans armes, ni violence.

"Finalement, la prison est peut-être en passe de devenir un des rares lieux où s'opère la jonction tant redoutée par M. Sarkozy : "S'il y avait une connexion entre les étudiants et les banlieues, tout serait possible. Y compris une explosion généralisée et une fin de quinquennat épouvantable", avait-il dit en 2006.
"
Gabrielle Hallez, mise en examen dans "l'affaire tarnac".

"Le temps n'est plus de prévoir les effondrements ni d'en démontrer la possibilité joyeuse. Qu'ils viennent tôt ou tard, il faut s'y préparer. Il n'y a pas à faire le schéma de ce que devrait être une insurrection, mais à ramener la possibilité du soulèvement à ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être : un élan vital de la jeunesse autant qu'une sagesse populaire. A condition de savoir s'y mouvoir, l'absence de schéma n'est pas un obstacle mais une chance. C'est, pour les insurgés, le seul espace qui puisse leur garantir l'essentiel: garder l'initiative. Reste a susciter, entretenir comme on entretient un feu, un certain regard, une certaine fièvre tactique qui, le moment venu, maintenant même, se révèle déterminante, et constante source de détermination. Déjà surgissent certaines questions qui hier encore pouvaient paraitre grotesques ou surannées; reste à s'en emparer, non pour y répondre définitivement, mais pour les faire vivre. Les avoir reposées n'est d'ailleurs pas la moindre des vertus du soulèvement grec:
Comment une situation d'émeutes généralisées devient elle une situation insurrectionnelle? Que faire une fois la rue acquise, parce que la police y a été durablement défaite? Les parlements meritent ils toujours d'être pris d'asaut? Que veut dire pratiquement déposer le pouvoir localement? Comment se décider? Comment subsister? Comment se retrouver?"

Le Comité Invisible. (imprimer le fichier PDF, et bien sur le diffuser le plus largement possible à votre entourage, au boulot, dans vos facs, lycées et maternelles...)

16.1.09

L'insurrection qui vient (Episode 8)

"Un "Comité du 29 Janvier" est un comité qui a pour objet de s'appuyer sur la mobilisation intersyndicale du 29 Janvier pour construire un mouvement social durable. Les comités sont ouverts à toutes les personnes mobilisées dans le mouvement social. Ils ont un caractère populaire, interprofessionnel, inter-âge.Qu'il soit retraité, intermittent, salarié du privé ou du public, étudiant, chômeur, lycéen, mal logé, saisonnier, stagiaire, rmiste, sans papier, qu'il soit ou non syndiqué chacun y a sa place. Pour qu'un comité fonctionne il faut veiller à faire tourner les responsabilités (animateurs, secrétaires de séances, responsables de commissions, délégués etc).Attention : - ces comités ne sont pas des groupes inter-organisationnels même s'ils sont évidements ouverts à tous quelles que soient leurs appartenances politiques associatives ou syndicales. Ces organisations peuvent y participer et sont encouragées a s'y exprimer mais cela ne leur ouvre pas des droits particuliers dans le fonctionnement des comités.- les "Comités du 29 Janvier" ne sont en aucun cas des outils anti-syndicaux, anti-partidaires ou anti-associatifs, c'est simplement un type d'organe qui a prouvé son efficacité lors de nombreux mouvement sociaux; il semble donc opportun d'en favoriser la constitution.Pour créer un comité dans sa ville, il suffit de mettre son contact sur ce forum, indiquer dés que possible une heure, une date et un lieu de première réunion locale, diffuser l'information au plus grand nombre de personnes mobilisées. Le reste se fait tout seul.Il peut bien entendu exister plusieurs comités dans une ville si la taille de celle-ci le permet."

Il faut se rappeler de l'incroyable insurrection pacifiste de Corée du Sud dont le pique a eu lieu au début de l'été 2008. Il faut ne pas oublier que la puissance de ce mouvement a eu comme origine ce genre de forum.



11.1.09

You can do business in Palestine


"La logique de l'entreprenariat criminel et la vision des parrains sont empreintes d'un ultra-libéralisme radical"

Roberto Saviano, auteur du chef d'oeuvre "Gomorra".

Les affaires continuent au Moyen-Orient. L'important pour l'Autorité Palestinienne comme pour le gouvernement israélien c'est tirer profit du chaos pour imposer le capitalisme du désastre au peuple palestinien et israélien. Alors que les morts s'accumulent (900 côté palestinien, 13 du côté israélien) les mafias, d'un côté comme de l'autre, continuent leurs business. Le FMI et la communauté internationale par leurs politiques de dérégularisation du marché permettent aux organisations mafieuses israéliennes et palestiniennes de profiter du désastre.

Dedefensa.org, site d'analyse belge de l'actualité revient sur un article du Los Angeles Time qui traite de la criminalité organisée en Israël:

"le développement du crime organisé répond au calendrier de l’américanisation d’Israël en même temps que de l’introduction d’une économie libérale qui favorise notamment l’individualisme, l’atomisation de la société, sa fragmentation, etc. L’autre aspect, qui est l’évolution de la nécessité de la sécurité vers l’obsession sécuritaire, c’est-à-dire la bataille permanente contre le terrorisme, puis ”contre la terreur” à l’image de la bataille menée par les USA, avec l’usage de moyens de plus en plus violents et de plus en plus déstructurants, nourrit un contre-coup général à l’intérieur d’Israël. D’une certaine façon, l’illégalité foncière de l’action extérieure d’Israël se retrouve dans l’évolution intérieure; que cette illégalité soit justifiée ou pas importe peu, du moment qu’elle existe d’une façon ouverte, affichée, et qu’elle est quasi-permanente. "

Il est utile de lire l'un après l'autre La Stratégie du Choc, Gomorra, Programmer Le Désastre, et le blog de Julien Salingue pour comprendre les enjeux véritables qui sont en train de se jouer.

"Le rendement extraordinaire des entreprises israëliennes du secteur de la sécurité intérieure est bien connu des observateurs des marchés boursiers, mais on en tient rarement compte dans l'analyse de la situation politique de la région. C'est un tort. Le hasard n'est pour rien dans le fait que la décision d'Israël de situer le « contre-terrorisme » au centre de son économie d'exportation a coïncidé avec l'abandon des négociations de paix. De la même façon, c'est pour des raisons stratégiques évidentes que le gouvernement présente désormais le conflit qui l'oppose aux Palestiniens non plus comme une lutte contre un mouvement nationaliste revendiquant des terres et des droits, mais plutôt comme un des théatres de la guerre mondiale contre le terrorisme, contre des forces irrationnelles et fanatiques résolues à tout détruire."

« De toute évidence, l'industrie israélienne n'a plus rien à craindre de la guerre. Par contraste avec 1993, année où le conflit était considéré comme un obstacle à la croissance, la bourse de Tel-Aviv connut une hausse en août 2006, mois de la terrible guerre contre le Liban. Au cours du dernier trimestre de l'année, marqué sanglante par l'escalade sanglante de la violence à Gaza et en Cisjordanie au lendemain de l'élection du Hamas, l'économie générale d'Israël a connu une croissance ahurissante de 8 % - trois fois plus que celle des Etats-Unis au cours de la même période. Pendant ce temps, l'économie palestinienne s'est contractée dans une proportion de 10 à 15% en 2006 ; le taux de pauvreté frolait les 70%. »

Naomi Klein, La Stratégie du Choc.

"En Cisjordanie, Abbas nomme Salam Fayyad, ancien haut fonctionnaire du FMI et de la Banque Mondiale, Premier Ministre : ils mènent, en échange du retour des aides internationales, une politique alliant normalisation des relations économiques et sécuritaires avec Israël, répression contre le Hamas, désarmement des combattants et purge au sein des appareils de sécurité"

Julien Salingue


"Comme son nom l’indique, la Palestine Investment Conference (PIC) est une conférence à l’initiative de plusieurs grandes entreprises palestiniennes (notamment la Padico2 et la Consolidated Contractors Company3) et à laquelle sont conviés tous ceux qui souhaitent investir des capitaux dans les territoires palestiniens. Selon les chiffres communiqués par les organisateurs de l’événement, plus de 1200 invitations ont été envoyées aux quatre coins du monde. L’initiative a recueilli le soutien de groupes comme Intel, Cisco ou l’Arab Bank, ainsi que celui, entre autres, du Département d’Etat à Washington4, de Tony Blair, émissaire du « Quartet pour le Proche-Orient » (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU)5, de la Banque Mondiale6 et, bien sûr, de l’Autorité Palestinienne.

Sur la page d’accueil du site internet de la PIC7 le Premier Ministre Salam Fayyad explique en effet que « même si la conférence est conduite par le secteur privé, l’Autorité Nationale Palestinienne lui offre un soutien total et travaille à faire de la conférence un succès ». Il parle d’un « événement historique ». Le Ministre de l’Economie Kamal Hassounah affirme de son côté que « l’Autorité Nationale Palestinienne considère la PIC comme une haute priorité » et qualifie la PIC de « point culminant d’un partenariat historique entre secteur public et secteur privé »8 en Palestine. Hassan Abu Libdah9, « PDG » (« Chief Executive Officer ») de la conférence, se félicite lui aussi de la coopération entre les secteurs publics et privés et des nombreux soutiens que reçoit la PIC, tant sur le plan local qu’à l’échelle internationale10.
"

Julien Salingue

"Dans le quotidien israélien Haaretz, Tony Blair abonde dans le même sens : « Aujourd’hui en Palestine il y a de réelles opportunités pour faire des affaires »12.

Julien Salingue


"Sdérot –Après une petite manifestation aux portes de la prison Gaza, j'ai décidé d'aller à Sdérot qui, nous diton, est la ville martyre, victime depuis plusieurs années de centaines de roquettes palestiniennes. J'ai donc téléphoné à mon ami Marcello qui, depuis une quinzaine d'années, anime des programmes de rattrapage scolaire dans ce qu'on appelle les villes périphériques, l'équivalent des banlieues en France. Entre autres à Sdérot, où, c'est ma chance, il se trouve aujourd'hui. Nous fixons rendez-vous dans l'un des deux cafés situés sur l'unique place de cette bourgade qui, à l'instar de toutes ces petites villes où l'on a parqué les immigrants juifs venus des pays arabes dans les années cinquante et soixante, est un véritable désastre social, économique et culturel. Si le mot exclusion a un sens, c'est à Sderot qu'on le trouve : jusqu'à ce qu'elle devienne la cible privilégiée des Qassam, rares étaient les Israéliens qui avaient entendu parler de Sdérot."

Michel Warschawski, auteur de Programmer le désastre, dans l'Humanité.

"Nombre de voix lucides en Palestine s’élèvent aujourd’hui : l’heure est la reconstruction de la résistance (création de structures militantes unitaires à la base, d’un commandement unifié de la lutte, de syndicats indépendants de l’AP, de coopératives agricoles, de comités de village…) et non à la lutte stérile pour le contrôle d’un pseudo-appareil d’Etat prêt à signer un accord entérinant la cantonisation et voué à n’être qu’un sous-traitant des basses œuvres de l’armée israélienne, ou à être liquidé s’il ose revendiquer des droits pour les Palestiniens."

Julien Salingue.

"En ce moment même, beaucoup de sionistes orgueilleux se préparent à marquer un point essentiel : ne suis-je pas au courant que beaucoup de ces joujoux de très haute technologie proviennent des parcs de recherche israéliens, numéro un mondial en info-technique ? C’est assez vrai, mais ils ne sont pas les seuls. Plusieurs jours après le début de l’attaque de Gaza par Israël, Richard Ramsey, le gérant d’une entreprise britannique de télécom spécialisée en services vocaux sur internet a envoyé un courriel à la firme technologique israélienne MobileMax : « En conséquence de l’action du gouvernement israélien ces derniers jours, nous ne serons plus en position d’envisager de faire des affaires avec vous ou toute autre société israélienne. »

Ramsey dit que sa décision n’était pas politique ; il ne voulait tout simplement pas perdre des clients. « Nous ne pouvons nous permettre de perdre le moindre client », explique-t-il, « c’était donc purement défensif sur le plan commercial. »

Ce fut cette sorte de calcul froid qui conduisit de nombreuses entreprises à se retirer d’Afrique du Sud, il y a vingt ans. Et c’est précisément ce type de calcul qui représente notre espoir le plus réaliste d’apporter la justice, si longtemps refusée, en Palestine. "

Naomi Klein, dans son appel au boycott

Ce qu'on a coutume d'appeler par commodité "le conflit israelo palestinien" n'est rien d'autre que le paroxysme du capitalisme du désastre. La destruction des Etats au profit des organisations mafieuses.

Massive Attack - Herculaneum (Bande originale du film Gomorra)
Immortal Technique Featuring Mumia Abu Jamal - The War Against US All