27.1.06

28 years party people

Introduction:

Toutes ces soirées passées que j’ai plus ou moins loupé. Mon dieu, tout ce Champagne, toute cette cocaïne que je n’ai pu m’enfiler. C’était hier encore. Je n’étais pas encore tout à fait prêt et pourtant mon périple à travers les années 80s, la musique et la hype de l’époque avait déjà commencé. Trop jeune pour m’inscrire en maternelle, j’occupais mon temps en étudiant les effets de l'absinthe sur le foie ou en scrutant les nouveaux horizons festifs. C’est à New-York, que tout a commencé, mais cette fois-ci j’y étais. Je fus attiré par un tract coloré trouvé au bord de l’Hudson River alors que je finissais ma nuit, perdu parmi les hangars de la 14th Street. Des chiffres, un logo et je fus aspiré par les prémices de la disco au Studio 54. Cela faisait quelques mois déjà que cette boite avait ouvert, mais n’ayant moi-même que quelque jours vous pourrez me pardonner de ne pas avoir assisté à son ouverture. Enfin peu importe, car ma précocité et ma taille ont vite fait de moi la curiosité de la boite. Steve Rubell m’appelait sa "mascotte". J’étais un peu gêné, mais j’avoue avoir pourtant pris un certain plaisir à me déhancher sur le duo Giorgio Moroder/Donna Summer. Mes couches faisaient sensations. La mégalomanie galopante et les coups bas qui infestaient la boite ( alcool et cocaïne, c’est un peu comme un mariage foiré : pour quelques minutes d’extases ce sont de longues années d’égarement, d’ennuis et d’engueulades. ) ont été fatales à ce haut lieu de la hype de l’après CBGB's. Sous prétexte que le club était réservé aux adultes, je me faisais refouler deux semaines après pour la soirée du nouvel an. Foutaise Niles Rodgers qui était devant moi avec son ami Bernard Edwards (Et oui, c'était "Chic" !) avaient du subir la même humiliation. On s’est retrouvés tous trois autour d’une bouteille d’herbe de bison à déverser notre bile. Ça a donné Freak Out, une chanson aux airs de requiem disco. De toute façon leur chanson, je la trouvais pourri et j’ai fini ma nuit dans une poubelle.

Coup de chance c’est Jerry Rubbin qui me ramasse. J’avais entendu parler des Yippies et de leurs affres. J’avais trouvé leur dernier coup assez rigolo. Cet attentat financier à coup de milliers de dollars jetés des toits sur les cols-blancs de l’époque, c’était fort et c’était faux bien sûr. Mais un dollar est un dollar et, face à l’argent, la raison fait défaut. La panique avait donc envahie Manhattan. Puisque tout était spectacle même la révolte ( les émeutes de 68, une vaste fumisterie ) autant se faire plaisir en s’amusant de la révolte. Bref Rubbin m’emmène et je lui demande de m’héberger quelque temps. Refus total, mais me propose de squatter au 195 Christie Street, chez des anciens étudiants de la Rhode Island School Of Art. Idéal. C’est ma première rencontre avec David Byrne et son groupe les Talking Heads. Après ces semaines de substance prohibées, d’alcool et de squats flingué à l’héro, dormir dans un lit soyeux dans un loft new-yorkais m’a fait du bien. Au bout de deux jours et après avoir assisté a un concert de Patti Smith au CBGB's ( qui en 78 était revenu à la mode ) j’ai mis les voiles et rejoins à Londres un ami de longue date, Paul Simonon. Je l’avais rencontré aux Beaux Arts de Paris quelques heures après ma naissance, à l’époque il venait saluer des anciens amis étudiants. En 78 c’était déjà une star et avait répondu a l’appel de Londres. Mon retour en Europe ne fut pas non plus de tout repos. Jet-lag oblige, je me retrouve un peu hagard dans un bled paumé appelé Crowley en lieu et place des studios Wessex. Peine perdue, je trimbale ma carcasse dans le Tilgate Park où je fais la connaissance d’un jeune homme d’environ 19 ans tout autant marqué par l’herbe de bison ( comme Chic ! ) que par Lautréamont. Peu bavard j’arrive à comprendre qu’il souffre de son autisme au sein de son nouveau groupe, Cure. Ce type m’angoisse alors j’attrape le bus qui passe, direction Manchester. Les journaux parlent de Kraftwerk, mais la jeunesse là-bas n’est obsédée que par un seul lieu : l’Haçienda. Et tandis que la joie est divisée un nouvel ordre commence. Voilà donc l’introduction de toutes ces soirées plus ou moins réelles, passées, présentes et futures que je me permets de vous faire partager ces prochains jours.

17 commentaires:

sadoldpunk a dit…

brillante introduction. juste, est ce qu'on aura droit ensuite à des standards un peu moins standards?

L'Anonyme de Chateau Rouge a dit…

NAN ! Pas avant 2005 ( et encore ). Compte trois quatre ans par chronique, calcul ton retour sur les barricades ensuite. ( et qu'on vienne pas me parler de Clap Your Hands Say Yeah, des Voxtrot et ce genre de conneries ! ).

ISARAIN a dit…

bah j'addoooooooooore . çà valait la peine d'attendre, je baise la terre sous vos pieds, cher Anonyme!!!

L'Anonyme de Chateau Rouge a dit…

cette position n'est pas digne de "changaili", allez hop on se lève et on danse !! hop, hop.

ISARAIN a dit…

you're damn right!!!! mais franchement je vais m'engatser un peu : c'est des standards et alors...çà ne fait de mal à personne et puis çà permet de sauter partout dans son salon comme si on avait 14 ans. On n'est pas obligé de s'écouter des trucs indés( souvent très bien mais aussi quelquefois chiants à pleurer) pour avoir l'air plus intelligent que le voisin!!
Merci encore, je me répète, I worship the ground you're treading on (en anglais, çà fait plus digne, non?)

Anonyme a dit…

Putain oui t'as raison !
Let's get back to the roots ! and fuck the fashion! (c'es pas de moi c'est de l'iguane)!
Juste un truc qui me gène dans ton post: ...me fait prendre conscience (comme si j'en avais vraiment besoin) que je commence à me faire vieux ... j'ai acheté la plupart de ses putains de standard quand ils étaient dans les bacs (période préhistorique qualifié comme celle de l'homo vynilus! ah putain ca fait mal!)
et changaili aussi you're right : c'est tellement chic l'indé inconnu de tous que c'en devient carrément square!

Respects àvous deux

michelsardou a dit…

Ecoutais-tu losing my edge, en écrivant ce billet?
PS: finalement, tu es moins vieux que ce que tu veux laisser croire

sadoldpunk a dit…

eh, ya pas polémique, les standards c'est très bien, personne ne me fera dire que le Clash n'est pas le plus grand groupe de rock, et Clap your hands say yeah je connais pas, comme d'ailleurs la définition exacte de "rock indé".
Simplement, cher anonyme, je connais votre capacité à nous dégoter des perles "roots", et je n'en attends pas moins de vous. Voilà.

L'Anonyme de Chateau Rouge a dit…

Changaili: merci à toi d'être fidèle aux barricades et de m'avoir consacrée une chronique sur ton blog. j'ai été agréablement surpris.

Civil Cervant : ta citation de l'iguane chevelu est a graver dans le marbre et si possible à clouer sur les murs de Paris.

Michel: Je viens d'écouter Losing My Edge de LCD Soundsystem que je ne connaissais point ( merci donc de la découverte ) et je comprends pourquoi tu te pause la question. Pour y répondre je te dirais simplement que non, pas du tout, j'écoutais les morceaux proposés. par contre je pensais fortement à "l'Encyclopédie des Bébés" de Daniel Goossens que je conseille d'ailleurs à tous mes lecteurs.

Sad: Dans l'idéal j'aimerais découvrir des raretés, des trucs bien cools qui feraient de ce blog une mine pour collectionneur, mais voila ça fait bien longtemps que je suis totalement à la masse. Alors je continue mon petit bonhomme de chemin et j'essaie de faire partager les musiques que j'aime, qu'elles proviennent de la hype ou de l'underground ou même des radios fm. Et puis pour tout te dire, jusqu'à présent je suis rarement tombé sur des pépites en soirée. Maintenant je te conseille d'aller faire un tour sur ce blog: lostbands.blogspot.com
A défaut de te faire découvrir de nouveaux horizons musicaux, j'ai pu, je pense t'amener à t'intéresser aux actions radicales et rigolotes des Yippies. Ils peuvent aujourd'hui être des exemples pour les mouvements qui souhaitent allier radicalité et humour dans le même panier. C'est le genre d'histoire qui motive pour la suite je trouve. Qu'en penses tu?

Anonyme a dit…

J'ai oublié ce que je voulais dire. Mais juré, c'était passionnant et flatteur.

Excellent post en tous cas, aussi standardisé soit-il.

Anonyme a dit…

heu, je voulais dire la même chose que romain.
d'ailleurs, j'y étais aussi, à New York, dans ces années là, et je me souviens très bien de toi dans tes couches culottes. d'ailleurs, il faudra que je te l'avoue un jour : c'est moi qui t'amenais tous les soirs au studio 54, je n'avais pas assez d'argent pour te payer une nourrice. désolé...

Pierre

totagata a dit…

Mmmh... Beau post, belle robe, bonne cuvée... Manque peut-être dans la période couche-culotte un petit Bowie... on attend la fiole des longues année 80 avec impatience.

L'Anonyme de Chateau Rouge a dit…

merci à tous les trois. D'ailleurs ça me fait penser que le week end est fini et que j'ai pas écrit une seule ligne....

ISARAIN a dit…

bin les barricades auraient pu lancer un nem en passant...ralala, tous les mêmes....dès qu'on vous fait un compliment...

L'Anonyme de Chateau Rouge a dit…

Hello Changaili !
Je ferais mon possible pour ne pas manquer de galanterie la prochaine fois.

Anonyme a dit…

juste pour te dire que l'appel de londres c'est fin 79

L'Anonyme de Chateau Rouge a dit…

Gasp ! je suis démasqué !
14 decembre 79 effectivement...
Je me suis laissé aveugler par mon lyrisme...