27.3.08

La fin du capitalisme

De nombreux économistes et des journaux, dont Publico (Espagne), Il Manifesto (Italie), Die Tageszeitung (Allemagne) ont lancé un appel contre la spéculation financière que nous reproduisons ci-dessous. On trouvera tous les éléments d’information, dont la liste des signataires, sur le site :


"La finance déréglementée détruit les sociétés. Silencieusement, au quotidien, quand les actionnaires pressurent les entreprises, c’est-à-dire les salariés, pour en extraire davantage de rentabilité, au Nord comme au Sud. A grand spectacle et avec fracas dans les crises aiguës où se révèlent brutalement les invraisemblables excès de la cupidité spéculative et leur contrecoup sur l’activité et l’emploi. Chômage, précarisation, accroissement des inégalités : les salariés et les plus pauvres sont voués à faire les frais soit de la spéculation, soit des nuisances du krach qui s’ensuit.

Depuis deux décennies, le cours de la finance mondiale n’est qu’une longue suite de crises : 1987, krach boursier ; 1990, crise immobilière aux Etats-Unis, en Europe et au Japon ; 1994, krach obligataire américain ; 1997 et 1998, crise financière internationale ; 2000-2002, krach internet ; 2007-2008 enfin, crise immobilière et peut-être crise financière globale.

Pourquoi une telle répétition ? Parce que toutes les entraves à la circulation des capitaux et à l’« innovation » financière ont été abolies. Quant aux banques centrales qui ont laissé enfler la bulle, elles n’ont plus d’autre choix que de se précipiter au secours des banques et des fonds spéculatifs en mal de liquidités.

Nous n’attendrons pas la prochaine crise sans rien faire et ne supporterons pas plus longtemps les extravagantes inégalités que la finance de marché fait prospérer. Parce que l’instabilité est intrinsèque à la déréglementation financière, comment les dérisoires appels à la « transparence » et à la « moralisation » pourraient-ils y changer quoi que ce soit - et empêcher que les mêmes causes, de nouveau, produisent les mêmes effets ? Y mettre un terme suppose d’intervenir au cœur du « jeu », c’est-à-dire d’en transformer radicalement les structures. Or, au sein de l’Union européenne, toute transformation se heurte à l’invraisemblable protection que les traités ont cru bon d’accorder au capital financier.

C’est pourquoi nous, citoyens européens, demandons :

- l’abrogation de l’article 56 du Traité de Lisbonne, qui, interdisant toute restriction à ses mouvements, offre au capital financier les conditions de son emprise écrasante sur la société. Et nous demandons également

- la restriction de la « liberté d’établissement » (art. 48) qui laisse l’opportunité au capital de se rendre là où les conditions lui sont le plus favorables, et permettrait ici aux institutions financières de trouver asile à la City de Londres ou ailleurs.

Si par « liberté » il faut entendre celle des puissances dominantes, aujourd’hui incarnées dans la finance, d’asservir le reste de la société, disons immédiatement que nous n’en voulons pas. Nous préférons celle des peuples à vivre hors de la servitude de la rentabilité financière."


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut l'ADCR !
Ecoute, moi le social dem (soit social traitre dans un autre verbiage), je sens que je vais finir par être d'accord avec toi. Au moins sur le constat.

RYS

L'Anonyme de Chateau Rouge a dit…

j'ai l'impression que vous êtes de plus en plus nombreux, ceux qui font partis de la base electorale des partis sociaux démocrates, a rejoindre ceux qui combatent le capitalisme.
On en parle souvent avec Baltazar: il se passe quelque chose en ce moment. On est a un croisement de l'Histoire et philosophiquement (Badiou/MBK) ou politiquement (resf,les mouvements de désobéissance civile) il semble qu'une véritable révolution se prépare. Elle sera radicale mais surtout étonnante, ne pas s'attendre a une répétition de l'Histoire. La fin du capitalisme approche, et pas seulement en France.
La seule chose qui me reste encore inconnue, c'est le moment ou tout ça va basculer.
J'espere en tout cas en être le témoin.

En tout cas toujours heureux de voir que tu es en vie.

je passe quelques fois sur ton blog (moins souvent qu'avant, c'est vrai) et cela fait longtemps que tu n'as pas écrit une petite note...