21.11.05

There’s not a riot going on

On finira par s’en lasser, mais aujourd’hui lundi 21 novembre, la France est toujours sous le coup d’une loi d’Etat D’Urgence. Le 27 octobre 2005 trois enfants sont poursuivis par la police, un flic muni d’un flash-ball, les mômes prennent peur et se réfugient ( les cons ) dans un local EDF ( maintenant privatisé, mais ça n’a rien à voir. ). Bilan 2 morts. "Le 11 août 1965, un noir de 21 ans, Marquette Frye, qui conduisait en état d'ivresse, est arrêté devant son domicile à la limite de Watts et Compton, des quartiers pauvres du sud de l'agglomération californienne. La famille intervient et deux de ses membres sont interpellés par la police au milieu d'un attroupement.Les esprits s'échauffent et deux jours plus tard, Watts s'embrase. Des barricades s'élèvent, des magasins, des entrepôts et des bus sont brûlés, alors que les forces de l'ordre sont bombardées de cocktails Molotov et de briques." (cf Afp)
Le 31 octobre 2005 des CRS mal préparés ont l’idée merveilleuse de balancer deux grenades lacrymogène sur une mosquée en plein Ramadan, l’une d’elles fait un effet du feu de Dieu dans la salle de prière. Loin de rappeler à l’ordre ses troupes, le ministre de l’intérieur se fait un honneur d’embraser la France entière en rejetant toute responsabilité policière sur ces deux faits. On découvre un peu tard que la responsabilité policière et celle du ministre de l’intérieur sont immenses dans les émeutes qui traversent le pays.
Les bavures policières et les coups d’éclat des « jeunes de banlieues » ne sont pas des faits exceptionnels, cela traverse l’histoire contemporaine de la France. Pourtant, deux faits sont inédits : le ministre de l’intérieur est l’un des principaux responsables des violences. Puis, les émeutiers ont décidés d’en découdre avec tous les symboles de l’Etat et du capitalisme. Comme à la belle époque, "des magasins, des entrepôts, des bus sont brûlés, alors que les forces de l'ordre sont bombardées de cocktails Molotov et de briques.".
En 1965, un intellectuel français curieux des événements de Watts décide d’écrire sur ces émeutes. Il y voit un signe de remise en cause du système marchant et de "la société du spectacle". Il ne connaissait pas les émeutiers et en y réfléchissant, les émeutiers de Watts n’avaient aucune idée de ce qu’ils faisaient. Ils voulaient juste s’exprimer avec les moyens qu’ils avaient. Profiter de la société de consommation et admirer le spectacle de la destruction, sans plus. N’empêche que le texte de Guy Debord eu un impact important et que les émeutes de Watts furent annonciatrices des soulèvements de 1968.
En 2005, un intellectuel curieux des événements en France décide lui aussi de s’exprimer. Lui aussi ne connait rien de la banlieue et des émeutiers n’empêche que pour Alain Fielkenkraut, les émeutiers sont des fascistes. On verra si l’analyse du "dernier intellectuel français" lui donne raison. On a les intellectuels que l’on mérite.
En 1965, selon Greil Marcus dans son essai Lipstick Traces, la musique envahissait les rues et il était fréquent de brûler des bagnoles avec Sly & The Family Stone. Les barricades poussaient au son de Martha Reeves & The Vandellas. En 2005 on a "Je ne suis pas un héros" de Daniel Balavoine repris par la Star Academy. On a la musique que l’on mérite...

En attendant voici "qu’est ce qu’on attend" par Feu NTM.

NTM - Qu'est ce qu'on attend ( Le Feu )
Sly & The Family Stone - There's A Riot Going On
Martha Reeves & The Vandellas - Dancing In The Street
Bob Marley - Burnin' & lootin'


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