26.12.05

Dada Not Dead !!!

Je vous le dis tout de suite ! c’est inacceptable ! Rien ne justifie cela. Rien ne justifie une si longue absence, un abandon total des lecteurs et encore moins des auditeurs. Bien sûr il y a l’excuse facile d’avoir insisté pour écouter jusqu’au bout une chanson des Pink Floyd. Dans ce cas-là, vous en conviendrez, il y prescription. Ce n’est pourtant pas mon cas. En réalité comme tout à chacun, c’est plutôt l’angoisse de la redite ou du manque total d’originalité. Je ne sais pas si je suis vraiment la personne qui doit écrire sur The Arcade Fire, Antony & The Johnson, Wolf Parade, The White Stripes comme sur les grands disques sortis cette année. Ils sont tous très bons, mais excusez-moi, je préfère les écouter que d’en parler. Après avoir glané les audioblogs du monde entier je n’ai pu, par contre, m’empêcher d’être choqué par la timidité des audiomanes numériques face aux Sparks. Ce qui est tout de même proprement hallucinant !

On peut, evidemment, lire une chronique des Sparks sur la blogothèque mise en ligne il y a quelques mois déjà. Cela ne devrait pourtant pas effrayer, cela devrait provoquer au contraire l’enthousiasme des foules et lancer un phénomène de masse. Rien ou pas grand-chose. Aujourd’hui c’est encore un membre de la blogotheque qui nous rappelle dans quel oubli sont tombés Ron & Russel, les deux frères Maël, créateur des Sparks. C’est donc un peu à cause de lui que je me permets aujourd’hui de vous offrir quelques chefs d’œuvres qui resteront, je l’espère, à jamais graver dans vos mémoires.

En 1968 alors que la musique commence à se prendre au sérieux à revendiquer et à descendre dans la rue de Londres jusqu'à Berkeley, les frères Russel, eux, se lancent dans le commerce du gaz hilarant en formant Helfneson, bulle puante qui ne fera rire personne. C’est bien dommage pour l’Amérique puisque Ron & Russel partent illico à Londres et deviennent enfin The Sparks avec "Woofer In Tweeter’s Clothing » ( 1971 ) produit par Todd Rundgren, ce qui est pas mal. À Londres c’est Elton John qui jouera le bougon de service « ça marchera jamais » dit-il à l’époque ! Aujourd’hui on aurait pourtant bien du mal à imaginer le monde de la musique sans la première bombe musicale des Sparks "This Town Ain't Be Enough For Both Of Us" sur le premier chef d’œuvre "Kimono In My House" en 1974. En pleine période Glam, c’est Tony Visconti qui va frapper à la porte des Sparks pour produire "Propaganda" et "Indiscret". Très inspirés par les collages poétiques des compères dadaïstes de Triztan Tzara, ils arrivent à faire tache parmi les adeptes bien propres sur eux du glamrock. À l’époque les Sparks jouent les bouffons du roi Bowie. Ce sont les années de la gloire et auraient pu devenir celles de la consécration intellectuelle. Malheureusement la mort de Jacques Tati aura raison de la bande originale de "Confusion" que les Sparks s’apprêtaient à écrire. À l’aube des années 80 c’est avec Giorgio Moroder qu’ils décideront de travailler, moins de succès mais toujours aussi bon. La France, déjà terre d’asile pour stars, les reçoit petite culotte en l’air avec la participation des Rita Mitsouko sur "Interieur Design" ( 1988 ). Ridley Scott adore et leur passe commande pour un duo. Cela donne "Singin’ In Shower". Morceau tellement chouette qu’il finira sur la bande originale de Black Rain. Est-ce la poisse légendaire de Ridley Scott qui a déteint sur les Sparks ? Toujours est-il que les Sparks font depuis autant de mauvais albums que Ridley Scott fait de mauvais films. Il faudra attendre 2002 et "Lil’ Beethoven" pour retrouver les Sparks tels que l’on les aimait "à l’époque". Enfin, Février 2006: l'album "Hello Young Lovers".

Les hommages aux Sparks sont nombreux ces dernieres années et pour ce qui me concerne, à l’intérieur du livret de Maxinquaye où Tricky se fait prendre en photo avec sa copine Martina Topley Bird à la façon "Angst In My Pants". En France après les Rita Mitsouko, c’est le fatigant Ariel Wizman qui fera des pieds et des mains pour avoir les frèros Maël sur l’album sympathique de Grand Popo Football Club. Sur Lil’ Beethoven on trouve un ancien de Faith No More et Vince Clark ( pour les fans de Depeche Mode ) fit un duo avec les Sparks pour un album de Erasure en 1997 ! Une rumeur voudrait également que le nom du groupe soit à l'origine d'une biere miracle ( alcool, garana, caféïne, gizeng, sucre et j'en passe et des meilleurs..... ) répondant au nom de Sparks. L'effet qu'elle produit et je suis là pour en témoigner est un peu le même qu'un concert des Sparks.

Si après tout ça vous pensez encore que The Sparks est un groupe kitch des années 80, je ne pourrais plus rien faire pour vous. Je vous laisserais avec les Dead 60’s et les Artict Monkey ou pire encore Clap Your Hands Say Yeah, pale copie des Naasts.

The Sparks - This Town Ain't Be Enough For Both Of Us ( Kimono In My House - 1974 )
The Sparks - Madonna ( Français - existe en 6 langues -) ( Interieur Design - 1988 )
The Sparks - How Do I Get to Carnegie Hall? ( Lil' Beethoven - 2002 )
The Sparks - Dick Around ( Hello Young Lovers - 2006 )

Bonus: Je m'appelle Russel ou comment les frères Maël revisitent la variété française et le cliché du français romantique.

5 commentaires:

Fernet-Branca a dit…

C'est bien la première fois que je peux passer Noël sur les barricades sans pour autant renoncer au champagne. Cette bonne nouvelle ne saurait nous entraîner à “massacrer” le titre des chansons, fussent-elles des Sparks. So : This Town Ain't Be Enough For Both OF Us…
Joyeux Noël à l'Assassin du Chaland Rebelle

L'Anonyme de Chateau Rouge a dit…

Pouf, pouf, on fait comme si cela n'était pas arrivé....

"l'Assassin du Chaland Rebelle" j'aime beaucoup.

Fab a dit…

C'est vrai que les Sparks sont plus que jamais actuels.

La chanson "This Town Ain't Be Enough For Both OF Us" paraît être enregistré en 2005 par un groupe indie australien ou canadien. Alors kitsch, non.

sadoldpunk a dit…

Wow.

L'Anonyme de Chateau Rouge a dit…

content de voir que les Sparks obtiennent un certain succes auprès de mes lecteurs.
Je reviendrais plus tard sur ces étranges personnages.